Les psychologues craquent !
Quand l’Institution va mal, même les psychologues craquent !
Toujours plus de pressions, d’exigences administratives, de formalismes dans nos écoles.
Et des situations d’enfants très dégradées : les violences familiales sont en augmentation avec la paupérisation de notre département, les situations familiales fragilisées, des parents exigeants et agressifs. Et de nouvelles pathologies d’enfants dans les classes.
Combien de situations signalées aux services sociaux ? Trop d’enfants vont mal !
Enseigner c’est penser, c’est adapter à une classe, à un enfant, des programmes, des apprentissages.
Mais il y a de moins en moins de temps pour réfléchir en équipe. Les APC ont réduit les temps d’analyse et d’aide des personnels RASED auprès des enseignant-es.
Les enseignant-es E et G disparaissent, personne-tiers entre l’enfant et l’enseignant-e, l’enseignant-e et les parents, qui apportent un peu de distance, dans la prise en compte de ces enfants à BEPqui mettent en échec souvent la pédagogie (et les enseignant-es).
Les médecins scolaires sont débordé-es eux-elles aussi, on ne les voit plus dans nos écoles.
Moins de formation initiale et continue des PE, moins de temps d’observations, d’échange avec d’autres enseignant-es plus chevronné-es, ou d’autres pédagogies.
Et le nombre d’enfants relevant de la MDPH augmente chaque année, d’où la création de poste sans cesse d’ERH. Signe que de plus en plus d’enfants avec des troubles avérés sont accueillis dans les classes, avec des pathologies lourdes et très diverses. En plus des inclusions des élèves d’ULIS.
Ce qui peut faire plusieurs enfants à BEP, avec PPS et AVS (ou pas), dans la même classe, sans compter les élèves « dys »…
Et tout cela sans aucune formation spécifique des enseignants, sur aucune pathologie. Alors ils bricolent, vont sur internet, se désespèrent…
Ce qui fait que dès que le-la psychologue arrive dans une école, les demandes d’interventions auprès des élèves, parents, enseignants, AVS sont exponentielles!
Les psychologues restent à présent un-e des rares interlocuteur-trices au quotidien, de proximité!
Ils sont aussi appelés par les supérieur-es hiérarchiques pour intervenir tout de suite, en priorité dans les situations de crise, de harcèlement, de violence, de déscolarisation.
Et les psychologues en congés de maladies ne sont pas remplacé-es (pas d’indemnité de déplacement prévue pour le poste de psychologue remplaçant créé, un comble !).
Les autres collègues se partagent alors le travail. Avec le sentiment que certains enfants ne vont pas avoir la même attention, la même écoute, et les mêmes propositions de prises en charge de notre part. Et vont être en souffrance dans les classes, en mettant à mal les autres élèves et les adultes.
« L’école de la réussite et de la bienveillance », comment la mettre en œuvre dans de telles conditions ?