Maternelles
QUOI DE NEUF ? ATELIER "EMPLÂTRE SUR DEUX JAMBES DE BOIS"
Pour les environ 15 000 écoles maternelles publiques que compte la France, en tout et pour tout 10 "classes de préscolarisation" viennent d'ouvrir ou sont en projet pour 2014.
Mais qu'est-ce donc que ce projet fantastique financé par les communes, l'État et la Caisse d'Allocations Familiales ? C'est une classe avec trois adultes pour une vingtaine de tout petits (moins de 3 ans): un-e professeur-e des Écoles, un-e éducateur-trice et un-e ATSEM.
Objectif : les "préparer en douceur à intégrer une classe de petite section"... Bref rien de plus que les conditions matérielles minimales d'apprentissage telles qu'elles devraient être du début à la fin des études pour permettre de respecter et bien-traiter chacun-e : élèves et personnels!
Pourquoi donc faudrait-il être "préparé en douceur à intégrer une classe de petite section" ? Moi, naïve, j'ai toujours cru que c'est toute la maternelle qui "préparait en douceur" à ce cours lui aussi "préparatoire" qui emmène encore tranquillement vers les classes élémentaires conduisant elles-mêmes progressivement aux cours moyens !... etc. etc. en quête de l'épanouissement et l'émancipation progressive de l'élève... Mais que se passe-t-il donc pour les enfants, dès qu'ils ont dépassé le cap fatidique des 3 ans, dès la petite section et pour les douze à quinze années qui suivront ?...
Et bien, ce n'est plus doux du tout ! 30 élèves en moyenne dans une classe trop petite avec au grand maximum (et seulement pour les moins de 5ans) deux adultes (ATSEM et enseignant-e) pour s'en occuper ! C'est juste invivable qu'on ait trois ans, qu'on en ait seize ou qu'on soit l'adulte chargé de ces jeunes êtres en devenir !
C'est pourtant la réalité de beaucoup de maternelles dans notre département! C'est brutal pour tout le monde et indigne du service public !!! Comment peut-on être préparé à ça ?!?! Et à quoi prépare-t-on les élèves qui supportent ça, résistent à ça, réchappent à ça ?
Et la réforme des rythmes scolaires qui se met en place ne va rien arranger à cette situation comme l'attestent les multiples retours négatifs des écoles ( en particulier en provenance des maternelles) des treize communes varoises passées dés cette année à 4 jour et demi .
Un chiffre officiel incontestable et affligeant : 20 % d'échec scolaire total à seize ans. C'est le constat accablant pour notre système scolaire des récentes assises sur l'éducation prioritaire.On reconnaît le degré d'évolution d'une société humaine à la manière dont elle traite ses enfants. Quand arrête-t-on les dégâts ? Stop au bricolage minimaliste ! Basta l'atelier emplâtre et jambe de bois ! Les gargarismes auto-satisfaits de notre hiérarchie et de nos politiques sont pitoyables ! Où sont passées toutes les belles ambitions pour l'École Publique ?
Avec la Cgt Éduc'action, grâce à l'outil syndical, refusons de laisser détruire nos métiers et nos enfants à petit feu ! D'autres choix sont possibles ! Un être humain, un-e futur-e citoyen-ne ne se construit pas au rabais ! Les conditions de vie au travail conditionnent le travail ! On assure pleinement sa mission au service des personnes quand on va bien ! Les élèves apprennent et s'épanouissent quand ils sont dans de bonnes conditions pour le faire !
Nous demandons à exercer nos professions dans de vraies conditions professionnelles, dignes du service public de haute qualité pour lequel nous militons chaque jour.