Bilan CGT de la réforme des Rythmes scolaires
La CGT Educ'Action dresse le bilan de la réforme des Rythmes Scolaires à l'occasion de l'audience avec M. Millangue DASEN du VAR
Sur la réforme des rythmes scolaires, nous réaffirmons qu’une réforme était nécessaire mais nous sommes en désaccord avec les modalités qui ont été retenues. De plus, nous regrettons qu’un an et demi après la réforme, les conditions d’études des élèves ne soient pas davantage priorisées.
Le nouveau rythme ainsi défini présente des difficultés : pour les enfants, cela occasionne davantage de fatigue puisque dans les faits, les
enfants sont toujours à l’école de 8h à 18h tandis que pour les parents cela impacte la gestion de leur emploi du temps. Le dialogue parents-enseignants devient plus compliqué, il y a moins d’occasions d’échanges. La CGT Educ’action rejoint le mécontentement de certains parents.
Notre organisation syndicale soulève le problème de la gestion des élèves par les collectivités territoriales. Nous soulignons par ailleurs que la réforme n’a pas eu lieu dans des conditions optimales et a entrainé davantage de disparités et d’inégalités. A ce sujet, la CGT Educ’action constate que, quelles que soient les modalités de mise en place retenues par les communes (allongement de la pause méridienne, alternance journées longues et journées courtes, journées plus longues...) le résultat n’est pas satisfaisant. Les dispositifs entrainent globalement un allongement des journées et un taux d’encadrement insuffisant (surtout durant la pause méridienne).
Par ailleurs, les maires n’ont pas toujours les moyens de mettre en place des activités périscolaires de qualité. La mise en place de ces activités se fait souvent en oubliant l’intérêt des élèves.
Il y a en outre un rejet massif des enseignants, qui perçoivent cette réforme comme un sacrifice supplémentaire qui s’ajoute aux mesures prises par le précédent gouvernement (notamment le gel du point d’indice depuis 2010) et ne voient pas de perspectives d’amélioration de leur situation, les frustrations sont fortes et la précarité se développe. Les mesures récentes en faveur des personnels enseignants du premier degré, telles que la création de l’indemnité de suivi et d’accompagnement des élèves (ISAE), sont loin d’être suffisantes.
Notre organisation syndicale demande donc le retrait de cette réforme et conteste par ailleurs la place du projet éducatif territorial (PEDT) qui donne le sentiment aux enseignants d’être soumis aux décisions organisationnelles des communes sans être consultés.
Pour la CGT, il faut d’abord travailler la fatigue des élèves, les effectifs par classe, les locaux et réfléchir sur le temps des familles et le temps de travail des parents. La réforme doit aussi se faire en prenant en compte les conditions de travail des enseignants, c’est pourquoi notre organisation demande la déconnection du temps de travail des enseignants de celui des élèves. Elle demande le passage de 27 heures hebdomadaires de travail à 24 heures décomposées en 18 heures d’enseignement et 6 heures de coordination, permettant par ailleurs de rompre avec le principe « un enseignant, une classe ».
La CGT doute par ailleurs de l’efficacité du dispositif des APC et demande leur suppression et leur remplacement par des postes RASED complets et en nombre suffisants.
La CGT Educ’action rappelle qu’elle est pour le maintien de la continuité de la prise en charge des élèves pendant le temps de classe.
La CGT Educ’action regrette en outre que les propositions du groupe de travail ne concernent qu’un nombre restreint d’enseignants (à savoir les directeurs d’école, maîtres formateurs) et considère que les mesures proposées ne vont pas assez loin. Notre organisation syndicale est pour une augmentation du nombre de décharges mais aussi une valorisation de la grille indiciaire et du point d’indice.