Rencontre avec la députée Mme Gomez Bassac
Lundi 11 décembre à 10 h 30 une délégation de la CGT a rencontré la députée de la 6ème circonscription - Valérie GOMEZ BASSAC- à sa permanence de ROCBARON.
Mme GOMEZ BASSAC étant Membre de la commission des affaires culturelles et de l'éducation à l'Assemblée Nationale, se trouvaient donc dans la délégation des représentants de la CGT Educ'Action du Var qui ont pu interpeller la députée sur les questions relevant de l'Education Nationale:
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Concernant la réduction drastique des contrats aidés par le ministère du Travail en juillet dernier, dont 23000 dans l’Éducation Nationale et le drame humain sans plan social que cela représente. Nous avons rappelé à Mme la députée l'exigence de la CGT Educ'Action : que ces personnels soient réembauchés sur des emplois pérennes.
En outre nous avons démontré à Mme la députée par de nombreux exemples ( et notamment sur la 6éme circonscription du Var) que ces suppressions remettaient en question les missions que les Emplois Aidés exerçaient dans les établissements scolaires.
Pour les établissements du second degré du Var, nombreux sont ceux qui ont eu la mauvaise surprise d'avoir plusieurs emplois aidés non renouvelés, ce qui représente autant de moyens en moins notamment en ce qui concerne les vies scolaires, mais aussi dans les services techniques des établissements ( dégradant ainsi les conditions de travail de tous: agents, enseignants et élèves )...De même ce fut dans les écoles du département la disparition des EVS (Emplois Vie Scolaire). Initialement ces personnels étaient destinés à l'Aide à la Direction des Écoles, pour soulager les directeurs et les directrices qui croulent déjà sous les tâches administratives imposées par le Ministère de l’Éducation Nationale. A ce sujet Nous avons rappelé à Mme la députée la consigne syndicale de la CGT Educ'Action du Var et des autres O.S. en direction des directrices et des directeurs VOIR ICI. De plus nous avons expliqué à Mme GOMEZ BASSAC qu'en réalité ces EVS, aident aussi, entre autres tâches, au fonctionnement des BCD, permettent les entrées et les sorties dans les écoles en dehors des heures d’ouverture du portail pour la gestion des emplois du temps des élèves à besoins particuliers et par conséquent, participent à la sécurité dans le cadre du plan Vigipirate. Or quand on sait que du fait du plan Vigipirate il n'y a certes plus de parents dans les écoles mais d'énormes attroupements devant le portail pendant plus d'un quart d'heure à chaque sortie à 16h30, supprimer les EVS va provoquer de véritables problèmes de sécurité au quotidien. Enfin nous avons évoqué le fait que la suppression subite des contrats aidés a eu des conséquences multiples y compris sur les salaires de certaines catégories de personnels de l’Éducation Nationale et notamment des AED ( Assistants d’Education) . Puisque des retards de paiement parfois importants ont été constatés sur la paye de Septembre pour ces personnels, sur tout le département, car le lycée Jean Moulin de Draguignan qui s'occupe de la gestion de la paye a vu disparaître 5 des emplois aidés qui étaient affectés à cette tâche.
Sur ce sujet Mme GOMEZ BASSAC a déploré les conséquences brutales de ces suppressions de contrats, tant pour les personnels en question que pour l'ensemble de l'organisation du système scolaire. Toutefois elle a précisé que ces postes n'ayant pas été budgétés, la marge de manœuvre était infime. Elle nous a fait part de son espoir que les mesures économiques mises en place par le gouvernement pourront permettre de dégager des moyens financiers supplémentaires qui permettront, à terme, de créer des contrats stables pour remplacer les contrats aidés supprimés. Elle ne nous a cependant pas précisé quels types de contrats, ni à quelle échéance.... Devant notre insistance elle a ajouté qu'elle essaierait dans la mesure du possible de sauvegarder le maximum d'emplois d'EVS dont elle aurait connaissance .
Enfin elle a évoqué ( Comme l'avait fait M. le DASEN lors de la rencontre Intersyndicale sur cette question ) le projet du gouvernement de donner un véritable statut de chef d'établissement à certains directeurs d'écoles au travers d'EPEP (Établissements publics du premier degré).
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Nous avons également tenu à exprimer nos craintes à Mme la Députée face aux annonces de suppressions de 120 000 postes de fonctionnaires. En effet, en ce qui concerne l'Education nationale, on constate de plus en plus des situations de sur-effectifs dans les classes. On compte ainsi des classes à 35 ou 36 dans les lycées notamment en seconde. De même de nombreuses classes de 4° et 3° sont à 30 élèves. Plusieurs collèges du département ont d'ailleurs fait des demandes de moyens supplémentaires à M. le DASEN dès le mois de juin pour l'année scolaire en cours en raison, d'une part de l'absence de création de postes supplémentaires, mais aussi d'autre part, car les enseignants absents, ne sont que rarement remplacés puisqu' il manque de nombreux titulaires remplaçants( TZR) dans l'académie de Nice et dans le Var en particulier. Cette situation conduisant parfois les chefs d'établissements à passer des petites annonces via pôle emploi – avec quelles garanties concernant la qualité du service public d'éducation.. ?
Nous avons ajouté que la situation était tout aussi grave dans le 1er degré, puisque les suppressions de classes conduisent souvent à des effectifs entre 28 et 30 par classe et notamment en maternelle et en CP. Pour les maternelles cela est encore aggravé par le fait que dans certaines communes comme à Saint-Maximin, les atsem ont été réduites ( et les craintes financières des communes en ce qui concerne la réforme de la taxe d'habitation ne laisse rien augurer de positif sur ce sujet)
De même dans le premier degré les problèmes de non remplacement des enseignants absents sont récurrents, car il manque toujours en moyenne 200 enseignants remplaçants sur tout le département.
La CGT Educ'Action demande donc que des moyens supplémentaires soient alloués au département du Var pour combler ce déficit.
Et que dire des RASED (Réseaux d'Aides Spécialisées aux Elèves en Difficulté ), dont les moyens n'ont cessés de diminuer alors que les secteurs affectés au RASED se sont considérablement élargis. Il faut donc parfois attendre plusieurs semaines ou plusieurs mois entre les signalements faits,et la prise en charge des élèves par le RASED...
Sur ce sujet Mme GOMEZ BASSAC nous a assuré que les suppressions de postes de fonctionnaires ne concerneraient pas des postes d'enseignants, mais elle ne nous a donné aucune garantie quant à l'augmentation des postes dans le 1er ou dans le second degré. Elle nous a certifié qu'elle était particulièrement sensibilisée à la question de la pénurie des postes d'enseignants car elle y était elle même confrontée, au quotidien en temps que professeur d'université, et que la situation des RASED lui paraissait effectivement très préoccupante.
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Concernant les rémunérations, nous avons fait part à Mme la députée de notre constat d' une recrudescence des situations de paupérisation des enseignants et du fait que nous nous joignons à l'ensemble des catégories de fonctionnaires pour dénoncer le manque de reconnaissance salariale des agents de l'état du fait de la continuation du gel du point d'indice. Nous lui avons donné quelques indices très concrets qui démontrent la dépréciation des carrières enseignantes : comme par exemple la perte de près de 20 % de nos rémunérations depuis 2002 par rapport au coût de la vie, ce qui représente une perte MENSUELLE comprise entre 350 euros en début de carrière et 750 euros en fin de carrière.
Nous lui avons rappelé que lorsqu' un jeune enseignant entrait dans le métier dans les années 80, c'était à 2 fois le SMIC alors qu'aujourd'hui c'est à peine à 1,3 fois le SMIC. Ceci participe au manque d'attrait pour la profession d'enseignant et à la perte de considération sociale pour ce métier. Nous avons rajouté que nous n'étions pas dupe de la mascarade du PPCR, présenté par le précédent gouvernement et par les syndicats co-gestionnaires comme un vaste plan de revalorisation des carrières alors même qu'il n'aura consisté en grande partie, qu'en un transfert entre les primes ISOE et ISAE en points d'indice et donc en salaire ( ce qui est une bonne chose en soi, mais ne saurait constituer une revalorisation!). Les collègues sont d'ailleurs en train d'ouvrir les yeux sur cette supercherie et verront bien leur salaire net diminuer en janvier 2018 et janvier 2019, le PPCR ne consistant en janvier 2019 qu'à finir de transformer les primes ISOE et ISAE en 5 points d'indices intégrés au salaire...
Sur la question des rémunérations des enseignants, Mme la Députée ne nous a pas contredit, mais ne nous a laissé guère d'espoir concernant une prise en compte de cette problématique par l'actuel gouvernement.
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Enfin nous sommes revenus sur le "Plan Etudiant" et la réforme précipitée de l'orientation en Terminale. Nous avons rappelé qu'il n’y a pas assez de places dans les universités pour accueillir les élèves dans de bonnes conditions, et que changer le mode d’accès ne servira à rien, à moins d’interdire massivement l’entrée à l’université d’une partie des bacheliers. De même nous avons rappelé la situation des professeurs principaux de Terminale en lycée. Ces collègues disposent de la plus petite indemnité de tout le système éducatif, alors que la charge de travail n'a cessé de croître au fil des années. Ils font un travail considérable sans avoir été formés aux métiers de l'orientation et dans une situation où les moyens alloués aux CIO ( nombre d'entre eux ont dû fermer leurs portes y compris dans le Var) et aux conseillers d’orientation dans les établissements sont en réduction depuis des années . Dans ce contexte, même si l'idée de nommer un deuxième professeur principal en terminale peut être pertinente, il est clair que l'impréparation dans la mise en œuvre de cette réforme laisse songeur. Ainsi les chefs d'établissements ont dû faire remonter au 1er décembre les noms des volontaires pour occuper la fonction de deuxième professeur principal, alors qu'ils n'avaient qu'une idée très vague des tâches que ce dernier devrait exercer et aucune information sur son mode de rémunération...De même concernant la première semaine de l'orientation en Terminale, les établissements pris de cours ont décidé qu'elle correspondrait à … la sortie traditionnelle à Studyrama, qui est intervenue en Novembre, décidément quel progrès !
Sur ce sujet Mme GOMEZ BASSAC nous a rappelé que l'objectif de cette réforme était avant tout d'en finir avec les procédures de tirage au sort, et a récusé le qualificatif d'"impréparation" concernant la mise en place de cette réforme. Toutefois elle a souligné le fait que ces nouveaux dispositifs devaient être améliorés et qu'elle était très attachée à la possibilité offerte à tous d'accéder à l'université . Elle a même insisté sur le fait qu'elle veillerait personnellement à ce que cette réforme ne donne pas lieu à une sélection cachée...