GRENELLE de l'EDUCATION

Grenelle de l'Education: Pas de changement, Blanquer⋅e ment comme d’habitude!!!

 

 

A grand renfort de presse JM Blanquer⋅e fait des annonces qui ne correspondent pas à la réalité…

Il annonce 700 millions d’Euros alors qu’il n’y en a réellement que 400!!! Il faut, en effet,  retrancher 200 millions assignés au début de la prise en charge des complémentaires santé qui concerne l’ensemble des fonctionnaires de l’État et pas seulement ceux du ministère de l’Education Nationale

De même 100 millions sont en fait le produit de la montée en charge permettant de pérenniser les mesures de cette année. En effet 400 millions ont été débloqués pour 2021 mais les mesures se chiffrent à 500 millions en année pleine, la prime d’attractivité notamment n’ayant été versée versée qu’à partir du mois de Mai.

Rien n’a été annoncé sur la répartition des 400 millions supplémentaires pour 2022. Blanquer⋅e a donné des exemples de ce qui pouvait être fait : nouvelle augmentation des débuts de carrière enseignante, extension au milieu de carrière, AESH, personnels administratifs, de santé, direction d’école, augmentation du taux d’accès à la hors-classe…

En revanche, nous savons d’ores et déjà qu’il ne s’agira toujours pas d’une augmentation indiciaire, ce que nous dénonçons.

Un cycle de discussion avec les Organisations Syndicales va se dérouler au mois de juin sur l’attribution de l’enveloppe.

Il ne saurait être question pour la CGT Éduc’action de se lancer dans des propositions de partage d’une enveloppe notoirement insuffisante au vu des effectifs du ministère et qui ne concerne pas une augmentation indiciaire.

Nous continuons d’exiger une revalorisation immédiate de 400 € pour l’ensemble des personnels titulaires et non titulaires, quel que soit leur statut, une hausse de la valeur du point d’indice permettant le rattrapage des années de gel, de nouvelles grilles indiciaires avec des déroulés de carrière uniques sur un seul grade et la titularisation de l’ensemble des non titulaires.

Par ailleurs, le gouvernement a renoncé à une loi de programmation pluriannuelle de revalorisation, le « quoi qu’il en coûte » s’arrêtant aux portes de l’École.

Outre la question salariale, Blanquer⋅e a confirmé qu’il entendait boucler le chantier de la direction d’école d’ici l’été. La Cgt-Educ’Action continue le travail intersyndical en vue d’une mobilisation contre son projet de délégation de compétences hiérarchiques aux directeur·trices d’école.

Le ministre a par ailleurs présenté 11 autres engagements que vous pouvez trouver sur le site du ministère.

Le moins que l’on puisse dire est que JM Blanquer⋅e fait preuve d’une certaine constance dans ses marottes puisque tous les axes de ces engagements sont présents dans l’agenda social infligé aux organisations syndicales depuis 2 ans. De ce point de vue, le Grenelle n’aura donc eu aucune utilité et se sera résumé à une opération de communication, qui plus est ratée pour cause d’actualité sanitaire.

Tous ces engagements sont des attaques en puissance contre les statuts, les ORS, les carrières, la liberté pédagogique et manifestent la volonté d’accentuer la politique managériale et d’autonomie déjà à l’oeuvre depuis des années. Toutefois, il est difficile de discerner entre des mesures à venir dans les prochains mois et ce qui relève d’un programme politique pour un éventuel prochain mandat.

Semblent être actés : la création d’un observatoire des rémunérations, d’écoles académiques de la formation continue, d’une association PREAU chargée de l’action sociale (à l’image d’un CE mais dont on ne connait pas le futur budget), la généralisation de l’application RH colibri expérimentée dans l’académie de Lyon, la création de structures académiques dédiées à la mobilité des personnels, la création d’une « direction de l’encadrement », la généralisation de la RH de proximité et des feuilles de route RH académiques…

De même, il y a une volonté de multiplier les hiérarchies intermédiaires dans les corps enseignants avec la montée en charge des CPC dans le 1er degré et des chargé·es d’inspection dans le second degré. Le ministre évoque également le pilotage pédagogique des établissements sans que l’on n’ait d’indice sur ce que cela signifie concrètement.

La création de « carrés régaliens » est un marqueur de la politique sécuritaire du ministre. L’annonce de la systématisation de la protection fonctionnelle des personnels ainsi que l’accompagnement des dépôts de plainte par la hiérarchie est une bonne chose (on se demande du reste pourquoi ce n’était déjà pas le cas).

Toutefois la montée en puissance des dispositifs de défense de la laïcité et des « valeurs de la république » ne peuvent qu’inquiéter.

Enfin, le ministre a évoqué la nécessité que les élèves ne perdent aucune heure de cours pour des absences de personnels en rappelant le dispositif de remplacement interne et la « continuité pédagogique » mise en oeuvre avec le covid. Ceci dit, seule la création d’une application censée faciliter le contact avec les personnels remplaçants est actée…

A l’image de la « RH de proximité » dont on peine à voir en quoi elle consiste dans les faits, il s’agit de la poursuite de politiques déjà mises en oeuvre (CPC et chargé·es d’inspection), de création de gadgets (observatoire des rémunérations, écoles académiques de formation continue…) et de construire le cadre d’une politique globale de management qui n’attend que des modifications statutaires pour fonctionner à plein.
Nous devons donc continuer à combattre cette politique.

Si, pour le moment, JM Blanquer⋅e ne fait aucune annonce fracassante, la méfiance doit être de mise sur les suites qui dépendent en grande partie du contexte politique global et de la préparation de l’élection présidentielle.

Nous sommes dans l’attente du nouvel agenda social que prépare la DGRH et qui nous permettra d’avoir une idée plus précise du calendrier et de l’ampleur des attaques.

Au-delà du Grenelle, la CGT Éduc’action continue d’exiger des moyens et un plan d’urgence pour la rentrée 2021. Puisque le ministre se dit préoccupé par les conditions de travail des personnels, nous exigeons de lui qu’il crée rapidement des postes statutaires, qu’il augmente le point d’indice et les rémunérations, qu’il améliore les grilles indiciaires pour l’ensemble des personnels, qu’il résorbe la précarité et les inégalités femmes/hommes, mais aussi qu’il abroge toutes ses réformes. Nous exigeons aussi que les personnels précaires (AESH…) aient enfin un vrai statut.

C’est dans cette optique que la Cgt-Educ’Action à la construction d’une mobilisation forte dès la rentrée de septembre.