La sécularisation doit reprendre sa marche
« LA SECULARISATION DOIT REPRENDRE SA MARCHE » !
Les évènements qui se sont produits à Conflans-Sainte-Honorine depuis le 5 octobre et le lâche assassinat de Samuel Paty, professeur d’Histoire-géographie, le 16 octobre peu avant 17 heures entre le collège du Bois d’Aulne dans lequel il exerçait et son domicile, révèlent une société à la dérive.
Tous les attentats de ces 10 dernières années dans notre pays suivis d’une période plus délétère à chaque fois fracturent toujours un peu plus notre société et la République.
Mais quelles réponses nos gouvernants et autres élus de tous bords passés et présents apportent- ils ?
-Des mots et des bla- bla comme des incantations : « restons unis..... », « Paris est une fête », « défendons la liberté d’expression et la laïcité » « la barbarie ne gagnera pas ». « la France, pays des Lumières ».....
-Des annonces toutes plus démagogiques les unes que les autres. (débat sur l’identité nationale, retrait de la nationalité française aux terroristes et à leurs complices, expulsion des fichés S.....) et la stigmatisation d’une partie de notre société.
-La devise de la République : « liberté, égalité, fraternité ». Or, depuis longtemps ces idéaux sont dévoyés et instrumentalisés par la classe politique. (« la tenue républicaine » de M. Blanquer)
-Des lois un peu plus liberticides d’attentats en attentats jouant sur les divisions de la société à tel point qu’elles sont acceptées sans résistance par la plus grande majorité d’entre nous. (Assignation à résidence, fichage, surveillance généralisée.....)
- L’école avec toujours moins de moyens et de considération pour l’institution et ses personnels chez nos hommes et femmes politiques et dans la société.
Et rien n’y fait.....Les attentats continuent
Toujours plus de répression et toujours moins d’éducation et c’est comme ça qu’ils comptent faire reculer l’idéologie mortifère des terroristes ?
Aujourd’hui, après l’assassinat de Samuel Paty, le Ministre de l’Education nationale et ses recteurs voudraient que l’école relève seule le défi de réunifier la société et de redresser la République.
Nos dirigeants de ces trente dernières années en promouvant un ultra-libéralisme et un individualisme à tout crin ont une lourde responsabilité dans la situation actuelle. Leurs décisions ont entraîné la ségrégation spatiale et sociale, les divisions communautaires et identitaires, le racisme. Mais finalement tout cela n’est qu’une guerre entre pauvres..... et pendant ce temps-là, les plus riches font la fête tranquillement dans leurs quartiers cadenassés.
A tel point qu’aujourd’hui lorsqu’on enseigne les valeurs (liberté, égalité, fraternité) de la République, il est difficile pour les élèves et les jeunes de les expérimenter lorsqu’ils sortent de l’école. Difficile de les expérimenter lorsqu’on subit des contrôles d’identité au faciès, lorsqu’on ne trouve pas de travail, de logement, lorsqu’on est sévèrement réprimé pour s’être opposé à une réforme qui dégrade fortement leurs conditions d’études et l’égalité, ou qu’on souhaite défendre l’avenir de la planète et que personne ne bouge.
Ainsi s’accumulent les frustrations et la méfiance envers la République, qui n’assure pas sa promesse d’émancipation des citoyens et des travailleurs. Certains parmi nous peuvent aller jusqu’à vouloir la remplacer par des systèmes fascistes au nom de la religion ou non.
Donc non ! L’Ecole c’est-à-dire l’ensemble des personnels ne peut pas et ne doit pas accepter d’être le dernier rempart (bien abîmé de surcroît) de la République parce que l’Ecole n’est pas responsable de tous les maux de la société.
Tout le monde doit s’emparer de cette question. Or, aujourd’hui seul le ministre de l’Intérieur prend des décisions sans débat aucun et s’agite. Où sont les ministres de l’Education Nationale, de la jeunesse et des sports, du Travail, de la Justice, de la Culture, de la cohésion des territoires.....Qu’ont –ils à mettre au débat ?
Indifférence, cynisme ou néant intellectuel ?
Pour autant, on ne peut pas laisser prospérer toute forme de fascisme dans notre société.
- La sécularisation doit reprendre sa marche avec l’appui de la raison et des sciences sans compromis.
- La lutte contre le racisme et toute forme de discriminations doit être universelle.
- La liberté doit redevenir un combat collectif, ce qu’il n’est plus.