REFORME des RETRAITES : compte-rendu de la réunion au ministère du Travail du mercredi 5 octobre 2022
Le ministre du travail, O Dussopt a réuni les ORGANISATIONS SYNDICALES REPRESENTATIVES de salariés (CGT, CFDT, FO, CFE-CGC, CFTC, FSU, UNSA) et les organisations patronales (Medef, CPME, U2P, FNSEA) pour présenter le calendrier et les contours des concertations de la réforme des retraites.
Ces réunions sont prévues entre le 10 octobre et mi-décembre, autour de trois grands blocs :
1. Emploi des séniors et pénibilité, départs anticipés et transition emploi et retraites, formation et reconversions.
2. Augmentation des petites pensions et régimes spéciaux, ce bloc intitulé « équité et justice sociale » laisse entendre qu’il faut démanteler les acquis et dispositifs des régimes spéciaux pour financer quelques « améliorations » (les fameux 1100 euros) en direction des petites pensions du secteur privé.
3. Financement dans un objectif d’économie budgétaire (pacte de stabilité) et propositions syndicales en matière de finances notamment de nouveaux droits.
La méthode devrait alterner entre des réunions bilatérales et multilatérales (la plupart des organisations syndicales ayant demandé la tenue régulière de multilatérales). Le calendrier fixé par le gouvernement prévoit des arbitrages fait par Matignon et l’Elysée avant les congés de fin d’année et un projet de loi à partir de janvier 2023
La CGT a affirmé que la retraite est un sujet de société majeur, elle porte un projet syndical complet et entend, lors des prochaines réunions qu’elle souhaite multilatérales, présenter ses propositions sur chacune des thématiques évoquées par le ministre avec un contreprojet global de progrès social.
La CGT a rappelé son opposition à tout recul de l’âge légal de la retraite et à tout allongement du nombre de trimestres pour atteindre une pension à taux plein. C’est aussi la position unanime de toutes les organisations syndicales de salariés et de toutes les organisations de jeunesse qui l’on publié dans un communiqué unitaire le 4 octobre. Ce dernier n’a pas échappé au gouvernement. C’est aussi une position majoritaire dans le pays puisque près de trois quarts des français ne veulent travailler plus longtemps, un nombre croissant affirme même vouloir partir à 60 ans dans de bonnes conditions de revenus et de santé.
La CGT, forte de ses propositions, considère que la question des retraites n’est pas un problème de dépenses mais une insuffisance de recettes (notamment avec l’explosion des exonérations de cotisations sociales) et pense qu’il faut donc commencer les discussions autour de ces questions. Pour chaque amélioration des droits elle porte des propositions pour financer, à partir de la création des richesses par le travail, des mesures pérennes et solides pour les retraités, les actifs et les jeunes en activité ou en formation. Elle rappelle notamment que le COR confirme qu’il n’y a pas de problème de financement à long terme, le pourcentage du PIB consacré à la retraite (autour de 14%) restant stable jusqu’au moins en 2070. Par contre, l’objectif du gouvernement c’est bien de faire plus rapidement encore baisser les pensions avec la volonté de financer d’autres secteurs (santé, éducation, autonomie... par des transferts de comptes publics).
La CGT a, en revanche, dénoncé un recul de l’âge programmé par le gouvernement alors qu’à partir de 55 ans, une majorité de salariés sont hors de l’emploi (au chômage, en invalidité, aux minima sociaux) et s’appuyant sur la réalité de la vie des gens, elle a rappelé que la très grande majorité des salariés de plus de 50 ans de la SAM ne retrouvent pas d’emploi aujourd’hui après la fermeture de leur entreprise en Aveyron. Cette situation est déclinable dans les différents secteurs touchés par des liquidations en cascade dans le commerce, à l’instar des salariés de Camaïeu. Elle entend bien mettre, sous le contrôle des travailleurs et travailleuses, par la grève et les manifestations toutes les propositions sur les retraites, dès la première semaine de mobilisation liant la question des salaires et des pensions entre le 17 et le 21 octobre prochains.
Aussi, c’est par l’augmentation générale des salaires, l’égalité entre les femmes et les hommes, une politique de l’emploi stable reconnaissant les qualifications, la réduction du temps de travail et une autre répartition des richesses que le débat public doit se placer pour financer des retraites à 60 ans avec un niveau minimum au SMIC CGT.
L’ensemble des autres organisations syndicales ont respecté leur mandat unitaire et ont toutes rappelé leur opposition à tout allongement du travail soit par le décalage de l’âge légal soit par l’allongement des trimestres. Sans surprise, les organisations patronales ont toutes plaidé pour un allongement du temps de travail.
La prochaine réunion au ministère est prévue dans la semaine du 10 au 14 octobre.