Réforme des retraites dans la fonction publique : le grand flou
Lors de la campagne présidentielle, le candidat Macron a réaffirmé sa volonté de reculer l’âge légal de la retraite à 65 ans voire, comme le demande le Medef, d’augmenter le temps de travail en rajoutant des trimestres pour une retraite à taux plein.
Aujourd’hui, Olivier Dussopt, le ministre du Travail du gouvernement Macron, ouvre un cycle de concertation sur cette réforme.
Pour la fonction publique, la première rencontre aura lieu le 4 novembre.
Une réforme qui avance masquée:
Depuis plusieurs années, dans la fonction publique comme partout ailleurs, l’âge de la retraite s’éloigne inexorablement. La loi Touraine, votée en 2014, et appliquée progressivement, portait sur l’augmentation du nombre de trimestres nécessaires pour une pension à taux plein… Il faut désormais 42 annuités aux salariés nés entre 1961 et 1963 pour bénéficier de la retraite à taux plein, contre 37,5 annuités en début de carrière.
Quels seront les termes de cette première concertation, outre l’âge légal de départ et le nombre d’annuités ?
Si les sujets sont connus (durée, pénibilité, carrière longue, emploi des seniors, égalité femmes hommes…) nul ne sait encore quelles seront les propositions du gouvernement : « Le gouvernement entretien le plus grand flou. Il dit tout et son contraire » confirme Didier Louvet, membre du collectif Retraite fédéral et confédéral de la CGT.
Des fédérations unies
En ordre de marche, le collectif a programmé une réunion interfédérale fin octobre pour préparer la concertation et arriver unis avec des propositions concrètes. « Nous ne sommes pas contre la concertation, mais la réforme doit aller dans le sens d’une amélioration du système des retraites et non pas d’une détérioration », poursuit-il.
Les 5,5 millions d’agents des 3 fonctions publiques font partie de ceux qui partent le plus tard (63,5 ans en moyenne) avec des pensions très basses. La question de la pénibilité et des départ anticipés est cruciale pour ces travailleurs historiquement mal payés.
« Les régimes spéciaux des fonctionnaires prennent en compte la spécificité des missions. Ils ont été créés pour compenser le faible niveau des salaires bas et la dureté du travail » précise Aldo Pitarresi, membre du collectif.
Les revendications de la CGT :
Le droit à un départ anticipé sans décote, avant 60 ans pour les salariés ayant exercé des travaux pénibles et astreignants
La prise en compte de 12 critères de pénibilité et 3 spécifiques à la Fonction publique
Un référentiel métier par corps, qui appréhende la pénibilité de façon collective et non pas individuelle
La retraite à 60 ans pour tous
Pensions à 2000 euros brut minimum.