Rencontre entre la CGT et Mme la Rectrice le 16 Septembre 2024

La CGT Educ’Action de l’Académie de Nice a rencontré Mme La Rectrice d’Académie le 16 septembre 2024 au Rectorat.

Nous lui avons fait part de notre bilan de rentrée et insisté sur le fait que ce que nous prédisions pour les collèges c’est réalisé : désorganisation et détérioration des conditions de travail, en particulier des emplois du temps. Nous lui avons redit notre opposition à la Réforme du Lycée Professionnel qui se met en place en cette rentrée ; et notre refus de la généralisation des évaluations nationales dans le premier degré.  

Nous avons surtout profité de cette rencontre pour aborder des sujets concrets qui ne trouvent généralement aucune place dans les agendas et ordre du jour des instances représentatives des personnels. Voici quelques éléments :

1/ Réintégration des personnels à la fin d’un CITIS.

La CGT est attachée au fait que le retour de CITIS nécessite pour les agents une période de consolidation et d’accompagnement particulier notamment lorsque ce sont des blessures psychiques qui ont conduit à leur arrêt de travail. Hélas, cet accompagnement est parfois lacunaire et laisse à craindre qu’il puisse être assimilé à une nouvelle forme de maltraitance à l’endroit de personnels qui ont déjà été fragilisés. Il s’agit notamment de mieux identifier les postes qu’ils pourraient occuper lorsqu’ils ont été contraints de quitter le précédent.

La Rectrice entend nos remarques et sera vigilante en particulier sur la question de la nouvelle affectation où il pourrait être envisagé de créer dans les Lignes Directrices de Gestion un élément de barème prioritaire pour ces personnels qui reprennent le travail.

2/ Des perspectives de CDIsation qui s’éloigne pour les AED … et même les AESH

La CGT pointe des situations de plus en plus fréquentes de refus de CDIser les AED ayant atteint les 6 années de CDD. Elle dénonce aussi des politiques d’établissement qui interrompe la relation de travail au bout de 5 ans.

La Rectrice est scandalisée par cela et trouve absolument anormal que cela se produise car c’est contraire à l’esprit de la loi. On ne peut pas justifier qu’un AED qui a vu ses CDD se renouveler parce que son travail est satisfaisant se voir empêché d’accéder à un CDI. Au demeurant, s’il s’agit d’une démarche du chef d’établissement : renouvellement des équipes, garder des emplois pour des étudiants etc… Il faut selon elle que cela soit mené avec clarté. Une partie des postes est CDIsable et l’autre non mais dans ce cas, il faut que ces emplois « tournent » de manière plus régulière 2 ans ou 3 ans. Le secrétaire général ajoute que le fait que les CDI soit sous l’autorité de La Rectrice et plus des chefs d’EPLE est peut-être une explication. Autrement dit : garder une part de maitrise sur « ses emplois », « ses personnels » en les maintenant en CDD.  

Evidemment, la solution proposée n’est pas acceptable pour la CGT. Toutefois, nous arrivons à partager un constat de départ et la cruauté à l’endroit des personnels précaires. Nous retenons aussi la demande de la Rectrice de lui signaler les EPLE qui pratique cette interruption de contrat au bout de 5 ans. Nous n’y manquerons pas!!

3 / Déploiement d’OPALE et souffrance au travail 

Nous alertons la Rectrice sur la souffrance au travail des personnels administratifs générée par la déploiement d’OPALE.

Elle nous explique qu'un comité de pilotage est en place. Le Rectorat va se saisir de l'étalement proposé par le Ministère jusqu’en Janvier 2027. D’autre part, elle a dégagé 4 ETP soit huit référents identifiés chargés d'accompagner les collègues en difficulté. Elle note une grande solidarité entre les collègues. Elle admet qu'il y a une angoisse des personnels

La CGT regrette l'éloignement géographique de ces référents avec les utilisateurs et le fait que la majorité des échanges soit téléphoniques. Elle demande d’envisager la possibilité que ces référents puissent être mobiles pour venir au contact et montrer en direct au collègue en difficulté et isolé face à ce nouveau logiciel.  

4/ CZR

Concernant les CZR, la CGT explique qu’un certain nombre de collègues surtout des anciens contractuels sont venus nous demander comment fonctionnait ce nouveau cadre de gestion. Or le Rectorat s'était engagé à informer chacun d'entre eux lors de la signature de leur nouveau contrat. Concernant les affectations, la CGT demande s’il y a une règle alors que nous percevons quelque chose de très flou : qui des titulaires ou des contractuels doivent assurer telle ou telle mission en priorité ? Enfin, nous questionnons la Rectrice sur la prise en charge des bonifications financières prévues dans le nouveau cadre de gestion.

Monsieur le Secrétaire Général nous explique qu'ils se sont beaucoup déployés afin d'aller au contact des personnels et de leur expliquer les nouvelles règles. Il assure avoir tenu l'engagement de ne conclure que des contrats à temps complet. Concernant les affectations sur temps long ou sur temps court, il n'y a pas réellement de règles mais un besoin de beaucoup d'adaptation. Il nous explique d'ailleurs qu'il y reste un vivier pour faire de la suppléance. Concernant la prise en charge financière des bonifications, ils espèrent pouvoir verser des bonifications (avec rappel depuis le mois de septembre) sur les paye de janvier ou de février 2025.

5/ Etre Professeur Principal n’est pas une obligation

La CGT a alerté Madame la Rectrice sur le fait que plusieurs chefs d'établissement, en particulier en collège, avaient « obligé » des collègues à assurer la charge de Professeur Principal. Se retranchant derrière le Code de l’Education et les prorogatives du chef d’établissement, ils ignorent ainsi (et en toute connaissance de cause !) les décrets et circulaires qui rappellent que l’accord du professeur est indispensable. Dernier argument -très usité- de ces chefs : « c’est l’inspection académique / le rectorat qui m’a dit de faire comme cela »

Madame La Rectrice est d'accord avec nous sur le fait que les décrets et les circulaires prévalent en la matière et donne la ligne de conduite à tenir. Evidemment, comme souvent, le fait de se réfugier derrière sa prétendue parole ne l’étonne pas. Toutefois, elle nous rappelle l'importance et l'intérêt que chaque classe puisse avoir un professeur principal. 

Nous la rejoignons sur ce point, mais nous lui expliquons qu’obtenir l’adhésion ne consiste pas à faire culpabiliser les collègues et/ou les soumettre à quelques chantages que ce soit. Sur ce point aussi, Madame La Rectrice nous demande de signaler les chefs d'établissement qui présenterait cette mission comme une obligation. Elle préfère agir de manière ciblée plutôt que de produire une note générale qui ne concernerait en réalité qu’un petit nombre. 

6/ Missions des AESH

La CGT a alerté Madame la Rectrice sur le fait que, dans certaines circonscriptions, il est demandé à des AESH d'accompagner en même temps des élèves à notification individuelle et des élèves à notification mutualisée. Cela entraîne d'une part une dégradation des conditions de travail des AESH mais aussi une dégradation des conditions d'accompagnement des élèves.

Madame la Rectrice nous répond qu'elle assume un certain pragmatisme dans les modalités d'accompagnement des élèves et que dans la situation de manque d'AESH, il faut faire au mieux en faisant confiance au terrain.

Si nous sommes d'accord sur le manque de personnels AESH (sans compter sur leur absence de statut et leur salaire insuffisant...) cette situation n'est pas de nature à assurer de bonnes conditions de travail aux AESH et de bonnes conditions d'apprentissages pour les élèves.
 

7/ Délais de scolarisation des ENAF

La CGT a alerté Madame la Rectrice au sujet des délais de scolarisation des ENAF en particulier dans le secondaire qui sont parfois très longs entre le moment de l'arrivée en France et celui de la scolarisation effective de l'élève. Il nous est répondu que ces délais sont normalement beaucoup plus courts que cela et que ces situations semblent relever de dysfonctionnements ponctuels. Affaire à suivre...