Enseignement de l'économie
Au B.O du 29 Aout 2013 vient de paraître la création pour une durée de cinq ans d’un conseil national éducation économie placé auprès du ministre chargé de l'éducation.
Le conseil national éducation économie est chargé d'animer une réflexion prospective sur l'articulation entre le système éducatif et les besoins du monde économique et un dialogue permanent entre leurs représentants sur toute question relative à la relation entre l'éducation, l'économie et l'emploi.
Ce conseil, rassemblant 6 membres de l'administration (4 pour le Ministère et 2 pour les Conseils régionaux), 10 représentants des syndicats et 10 membres du patronat (patrons ou représentants des syndicats patronaux) peut laisser craindre que la critique patronale et plus généralement des tenants du libéralisme économique faite à l'encontre de l'enseignement des Sciences Economiques et Sociales sera intégrée dans cette instance et que la question de la synthèse entre les SES et l'Economie-Gestion soit de nouveau posée.
Toutefois les textes qui ont été préalablement présentés au CSE l’an passé à ce sujet et l’historique de la création de ce CNEE peuvent partiellement nous rassurer.
En effet, Il existait jusqu’à présent le CIC (comité interprofessionnel consultatif) pour toutes les questions transversales aux diplômes. Ainsi le CIC a été consulté sur la réforme de la voie technologique. Mais cette instance avait des difficultés à fonctionner et elle a été supprimée l'an dernier. Elle doit donc être remplacée par 2 nouvelles instances:
- une commission inter CPC (commissions professionnelles consultatives) qui s'occupera des questions transversales aux différentes CPC.
- et le nouveau CNEE qui aura juste un rôle de prospective sur l'évolution des diplômes et des qualifications pour les voies professionnels et technologiques (nombre réduit de membres, pas de vote exprimé lors des séances). Lors des débats au CSE le ministère, a d’ailleurs parfaitement assumé le rôle de "club de réflexion" de cette nouvelle instance.
Normalement Les programmes de SES relevant de la voie générale ne passeront jamais devant aucune de ces instances. Mais, et ce n’est pas plus rassurant la loi de refondation de l'école crée deux nouvelles instances dont le Conseil Supérieur des programmes et le conseil national d'évaluation du système scolaire.
Instances dans lesquelles il n'y a pas de représentants des syndicats enseignants !
En tout les cas, que ce nouveau CNEE soit simplement un groupe de discussion entre gens de bonne compagnie supplémentaire ou bien le cheval de Troie d’une certaine conception de l’économie dans l’Education Nationale, la CGT Educ’Action restera très vigilante sur ses agissements.