Précisions Réforme collège
Le ministère a annoncé les grandes lignes de sa réforme du collège mercredi 11 mars, avec une présentation au Conseil Supérieur de l’Education (CSE), jeudi 12. Cette réforme est prévue pour rentrer en vigueur à la rentrée 2016.
Nous avons publié un communiqué de presse à ce sujet.
Le ministère ouvre une période de consultation des organisations jusqu’au vote du projet finalisé par le CSE le vendredi 10 avril.
Dans ce cadre, la CGT Educ’action sera reçue par le ministère, avec l’ensemble des organisations syndicales représentatives mardi 17 mars.
Pour l'instant le projet publié présente encore de nombreuses zones d’ombre :
Les grilles horaires sont par exemple absentes du projet. Or d’elles dépendent la façon dont seront, par exemple, mis en place les nouveaux Enseignements Pratiques Interdisciplinaires (EPI, voir plus loin). Par ailleurs, les informations, souvent contradictoires, apparues par voie de presse avant les annonces de la ministre, faisaient état d’une dotation commune pour les blocs Sciences-Physiques-SVT-Technologie et Arts Plastiques-Education musicale. Rien n’apparait à ce sujet dans le projet, mais il est possible que cette proposition revienne lors de l’annonce des grilles.
Les principales annonces sont :
- La production d’ici la fin de l’année scolaire de nouveaux programmes et du nouveau brevet du collège basés sur le socle commun de connaissances, de compétences et de culture, adopté au CSE du 12 mars (la CGT a voté contre)
La CGT Educ’action refuse la logique même du socle commun et de l’évaluation centrée sur les compétences.
- L’introduction d’Enseignements Pratiques Interdisciplinaires de la 5ème à la 3ème. Ces EPI seront choisis parmi 8 thèmes nationaux (développement durable ; sciences et société ; corps, santé et sécurité ; information, communication, citoyenneté ; culture et création artistiques ; monde économique et professionnel ; langues et cultures de l’Antiquité ; langues et cultures régionales et étrangères). Les élèves devront traiter chaque année deux de ces thèmes. Ces thèmes seront inscrits dans les nouveaux programmes, seront évalués et inclus dans les compétences du nouveau DNB.
La CGT Educ’action est favorable au travail interdisciplinaire. Toutefois, elle refuse que celui-ci soit l’occasion de mettre en place une autonomie des établissements qui instaurerait une concurrence entre les disciplines, entre les élèves et entre les établissements ainsi qu’une remise en cause du caractère national des programmes, à travers le choix des thèmes et de leur contenu. De plus, un tel travail interdisciplinaire nécessite des moyens en forte hausse afin de permettre une réelle
co intervention des collègues en effectifs réduits et un temps de concertation inclus dans les services. Cela nécessite de plus un plan de formation des collègues. Nous n’en prenons pas le chemin…
Notons également que l’option facultative Latin disparait au profit du thème « langues et culture de l’Antiquité ». Les nouveaux programmes de lettres comporteraient une initiation.
- L’introduction de l’Accompagnement Personnalisé (au moins une heure par semaine pour tous les élèves de collège).
On retrouve les mêmes problèmes qu’avec l’AP en lycée. Les buts du dispositif sont flous et multiples, laissant encore une fois une autonomie importante à sa définition selon l’établissement et il est prévu en classe entière, a priori. La CGT Educ’action revendique la fin de l’AP en lycée tel qu’il existe actuellement.
- Une enveloppe de 20 % des horaires laissée au choix de l’établissement (choix et contenus des thèmes des EPI, contenus de l’AP et dédoublements).
Cette réforme va donc aggraver un peu plus la politique d’autonomie des établissements, sur le modèle du lycée. La CGT Educ’action s’oppose à cette autonomie et revendique un cadrage national des programmes et des dédoublements.
- L’introduction d’une seconde langue vivante dès la 5ème, dès la 6ème pour l’anglais LV2 (et la fin des classes bi-langues et européennes).
Cette décision se fonde sur la généralisation de l’apprentissage de l’anglais en primaire. Pourtant le ministère n’a tiré aucun bilan de cette généralisation qui ne nous apparait pas être une grande réussite faute de moyens et de formation des collègues…
- Des moyens supplémentaires ridicules. 4000 ETP pour 7200 collèges, soit une moyenne de 10 h hebdomadaires par collège…
La CGT revendique une baisse des effectifs (pas plus de 20 élèves par classe, 15 en éducation prioritaire) et de véritables moyens de dédoublement.
Pour la CGT Educ’action, la fuite en avant dans la politique d’autonomie des établissements et de concurrence généralisée, ainsi que dans la logique du socle, rend ce projet inacceptable. Il fait peser un risque sur le maintien du collège unique que nous défendons et dont nous revendiquons enfin les moyens matériels et pédagogiques pour sa démocratisation.
Ce projet doit être donc revu et le ministère doit mettre en place une concertation large.