lettre de rentrée de Peillon
En attente d'une réflexion plus approfondie, une première analyse concernant le second degré (hors voie professionnelle) des différentes annonces ministérielles des jours passés et notamment de la lettre du ministre remplaçant la circulaire de rentrée ( à consulter ici: http://www.education.gouv.fr/cid60743/lettre-a-tous-les-personnels-de-l-education-nationale.html
Les réformes du lycée, de la STI2D et de STMG ne sont pas remises en cause dans leur essence. Les propositions du ministre consistant essentiellement dans des aménagements à la marge (rétablissement de l'histoire géo en Terminale S par exemple) ou des mises en place de formations qui, aujourd'hui, ne pourront se faire avant la rentrée prochaine.
Accompagnement personnalisé, enseignement d'exploration ne sont absolument pas remis en cause par exemple.
Dans cette lettre, il n'y a pas réellement de remise en cause frontale de la politique précédente. Le concept du socle commun, issu de la Loi Fillon de 2005, fera l'objet d'aménagements mais son existence et son essence restent d'actualité pour le ministre. Le dispositif Eclair sera revu nous dit-on mais les préfets des Etudes, par exemple, sont maintenus pour cette année scolaire. En ce qui concerne la vie scolaire outre une annonce potentielle de 2000 assistants d'Education (ce qui est une bonne chose), un nouveau "statut" est créé pour la prévention de la violence sans pour autant que les Équipes mobiles de sécurité de Chatel ne soient remises en cause !
A nous d'être attentifs et de porter nos revendications lors de la préparation de la loi d’orientation à venir.
Par ailleurs, le ministre a fait des annonces mardi sur la création de 6000 postes dans le second degré.
Parmi ces créations on trouverait :
75 postes supplémentaires au concours de CPE (et 60 de PEPS) par le biais d'une liste complémentaire,
220 postes d'enseignants (70 en anglais, 60 en lettres modernes, 90 en maths) et ce par le biais d'un recrutement pour le moins "original" : les meilleurs recalés de l’agrégation recevant un CAPES !
1500 postes seront créés pour "compenser" les 3 heures de décharges accordées aux professeurs stagiaires.
500 postes d'assistants chargés de la prévention et de la sécurité (!) => encore un nouveau "statut" pour les personnels de vie scolaire
2000 assistants d'Education.
1500 AVS pour l'accompagnement des élèves handicapés.
Ces 6000 postes (seulement annoncés pour le moment) sont certes un coup d'arrêt aux suppressions massives qu'a connu le second degré (33000 ces cinq dernières années) mais on est encore loin du compte. Dans le même temps les effectifs en collège augmentent substantivement et toucheront rapidement le lycée. Il y a donc de quoi revendiquer encore largement !
Extraits de la lettre du Ministre
4. Le socle commun de connaissances et de compétences, inscrit dans la loi n° 2005-380 du 23 avril 2005, est le cadre de référence de la scolarité obligatoire. Chaque élève doit parvenir à la maîtrise du socle commun au terme de sa scolarité. La conception et les composantes du socle commun seront repensées. La réécriture des programmes de l'école primaire et du collège suivra cette révision et se fera dans un cadre concerté et transparent. Le livret personnel de compétences actuel est inutilement complexe. Il est trop tard pour le modifier pour la prochaine rentrée, mais il connaîtra des simplifications indispensables et des évolutions pour tenir compte des forces et des faiblesses de son format et de son usage. Il faut, pour le dialogue avec les parents, des outils de suivi des élèves clairs et compréhensibles.
4. Le collège unique reste pour nous une ambition essentielle pour conduire tous les élèves à la maîtrise du socle commun. Nous connaissons les difficultés rencontrées par les enseignants de ce niveau d'enseignement pour assurer la réussite de tous. C'est pourquoi le collège fera l'objet d'un travail de réflexion dans le cadre de la concertation qui sera engagée dans les prochaines semaines. Maintenir l'obligation d'un tronc commun pour tous n'interdit pas de proposer aux élèves des approches pédagogiques différenciées, dès lors qu'aucun dispositif d'éviction précoce ne détourne ces élèves de l'objectif de maîtrise du socle commun et ne les enferme dans une filière. Nous demandons à chacun d'y veiller. Dans l'attente d'un projet de disposition législative abrogeant la loi n° 2011-893 du 28 juillet 2011, dite loi Cherpion, le dispositif d'initiation aux métiers en alternance (Dima) pour les jeunes âgés de moins de 15 ans est suspendu à la prochaine rentrée.
Nous tirerons les conclusions de l'évaluation nationale de fin de 5ème, expérimentée en 2011-2012, avant une éventuelle généralisation.
Le fonctionnement actuel des établissements de réinsertion scolaire (ERS) ne répond pas aux objectifs qui leur avaient été assignés. Nous nous prononcerons prochainement sur leur devenir.
5. La mise en œuvre de la réforme du lycée se poursuit à la rentrée 2012 selon les dispositions arrêtées en 2010. Les principaux enjeux et objectifs initiaux de la réforme - mieux accompagner chaque élève, mieux le préparer à l'enseignement supérieur, permettre une fluidité des parcours - sont maintenus, mais les modalités de leur application pourront être modifiées ultérieurement.
Les corps d'inspection seront mobilisés pour accompagner les personnels de direction et les enseignants dans la mise en œuvre de l'ensemble des composantes de la réforme - accompagnement personnalisé, organisation des enseignements d'exploration, groupes de compétences en langues vivantes, stages passerelles et de remise à niveau, vie lycéenne -, et soutiendront les initiatives des équipes éducatives.
Pour la prochaine année scolaire, et dans l'attente du rétablissement de l'enseignement d'histoire-géographie en terminale scientifique, l'enseignement facultatif d'histoire-géographie prévu par les textes en vigueur sera proposé à tous les élèves de terminale de cette série.
Les séries technologiques ont pratiquement toutes été rénovées dans le cadre de la réforme du lycée. Cependant, ces rénovations, pour les séries industrielles notamment, modifient en profondeur les approches pédagogiques et les conditions d'enseignement. Un accompagnement significatif par la formation continue des enseignants doit être mis en place en académie, en relais des actions nationales qui se poursuivront.
Les lycées d'enseignement général et technologique et d'enseignement professionnel doivent se rapprocher et favoriser la mixité des élèves. Pour atteindre cet objectif, le développement des lycées polyvalents sera favorisé. La mise en place de réseaux de lycées, qui permettent d'éviter une concurrence infructueuse entre établissements, doit se poursuivre, en concertation avec les partenaires et, tout particulièrement, les collectivités territoriales, pour favoriser la complémentarité de leur offre de formation.
15. Nous connaissons l'engagement de tous les personnels pour assurer la sérénité et la sécurité dans les établissements afin de créer un climat favorable aux apprentissages. Nous savons que les suppressions d'emplois survenues ces dernières années ont rendu la situation particulièrement difficile dans beaucoup d'établissements. C'est pourquoi la présence des adultes sera augmentée avec la création de nouveaux emplois de conseillers principaux et d'éducation et d'assistants d'éducation dès la rentrée 2012. Par ailleurs, en complément du travail effectué par les équipes mobiles de sécurité, la création d'une mission nouvelle de prévention et de sécurité donnera lieu à la création de postes supplémentaires, prioritairement affectés dans les établissements qui sont les plus exposés aux incivilités et aux violences.